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Algérie : Les élections présidentielles face aux défis des réseaux sociaux

Algérie - L’Algérie est à quelques semaines d’un rendez-vous électoral crucial et déterminant. Alors que la présidentielle a été reportée à deux reprises (18 avril puis 4 juillet), celle du 12 décembre prochain commence à s’esquisser, d’autant plus que des figures de l’opposition, à l’instar d’Ali Benflis, y participent.

Devant un scrutin aussi important pour l’avenir du pays, la question des réseaux sociaux et l’impact qu’ils pourraient avoir, revêt un intérêt particulier, tant pour les candidats que pour l’Autorité nationale indépendante des élections, qui organise pour la première fois cette présidentielle.

En Algérie, Facebook est largement le réseau social le plus utilisé. L’on compte plus de 20 millions d’Algériens abonnés au réseau de Mark Zuckerberg. Le 22 février dernier, c’est d’ailleurs suite à un appel partagé sur Facebook que des millions d’Algériens ont envahi les rues des plus grandes villes pour réclamer un changement du système politique. Depuis, c’est sur les réseaux sociaux, Facebook en premier lieu, que les slogans, les revendications et même la nature des différentes actions de protestation sont élaborés. A titre d’exemple, c’est sur la page Facebook du Comité national pour la libération des détenus (CNLD) que l’opération « El-Mahraz », qui consiste a faire du bruit de 20h00 à 20h30 avec des ustensiles de cuisine, a été initiée. Cette opération a été largement suivie les deux derniers jeudis.

Cependant, Facebook, comme tout autre réseau social, peut être utilisés par certains à des fins de désinformation ou même de manipulation. « Facebook est devenu un véritable champs de bataille mais aussi un miroir déformant du champs d’expression politique en Algérie. Son utilisation est devenue clivante et négative dans la mesure où les voix les plus extrêmes sont les plus visible malheureusement », indique à ALG24 M. Akram Kharief, journaliste et Directeur du site Mena-Défense, spécialisé dans l’information sécuritaire.

« On a vu par exemple, poursuit M. Kharief, la vacuité du jeu politique réel où des candidats à la candidatures ultra médiatisés sur Facebook avec des pages contenant des centaines de milliers de profils et soutenus par des pages avec des millions d’abonnés ont échoué à récolter 50 000 signatures, je parle en particulier des candidats ayant abandonné comme Oussama Wahid ou Bennaamane ».

Au sujet de la désinformation, le Directeur de Mena-Défense estime qu' »aucun pays au monde n’est capable de combattre les fake news sur les réseaux sociaux. En Algérie la situation est aggravée par le manque de moyens de la presse en général et par la multiplication des titres électroniques. L’autre facteur aggravant, c’est l’inexistance des autorités de manière officielle sur facebook et l’impossibilité de se référer aux institutions ».
De son côté, M. Karim Khelouiati, expert en stratégie de Sécurité de l’information, estime qu' »il est possible de ressortir une base de données de personnes indécises à opter pour un candidat ou un autre. Après avoir fait l’échantillonnage et filtrer cette base de données, un candidat peut l’exploiter pour envoyer des messages ciblés ». Pour lui, il même possible de savoir les préférences de ces personnes, via leur historique de recherche, et adapter les messages de persuasion à leur envoyer.

L’on comprend ainsi que l’internaute devient à la fois une cible à endoctriner et l’instrument même de l’endoctrinement, en répandant et partageant les messages de persuasion qu’il reçoit. D’un autre côté, Facebook est devenu en Algérie un terrain où ni loi ni déontologie n’ont une place, devant une quasi-absence des outils de fact-checking et de vérification des contenus relayés sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, Mark Zuckerberg affirmait, dans une récente déclaration, que « Les élections ont considérablement changé depuis 2016 et Facebook a également changé ». Le patron du réseau social avait affirmé, en outre, que son entreprise avait développé de nouveaux programmes s’appuyant sur des mesures antérieures afin d’empêcher l’ingérence électorale.

Pour des observateurs, ce qui est advenu de cet espace web initialement d’échange et de partage est le résultat d’une interaction fiable et viable entre les autorités et l’administration de Facebook. A ce jour, ce réseau social dont l’ampleur est terrifiante, n’a aucune présence officielle en Algérie, en installant un bureau. En attendant, devrait, comme cela a été le cas en Tunisie, prendre des mesures permettant de limiter la désinformation et la manipulation à la veille d’une échéance électorale cruciale pour l’avenir de tout un peuple.

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One Comment

  1. à mon avis, la raison va l’emporter. et je penses que c’est très important de se dire du moment que des personnalités algériennes du moment qui, fut un temps ou ils ont pris la décision d’abandonner familles et biens, pour prendre le maquis et combattre le colonialisme, ont eut raison et la preuve a été le Cessez-le-Feu du 19 Mars 1962. ce qui a engendrer le référendum du 4 juillet 1962, d’ou l’indépendance nationale a été proclamée par le peuple algérien. cette fois-ci, ces braves ont choisis la meilleur solution à la crise, qui est l’organisation des éléctions présidentielles du 12 décembre, et j’espère qu’ils auront raison et le peuple algérien continuera dans la paix et la prospérité. vive les Braves, gloire aux Martyrs de l’Algérie.

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